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Pouille, Maréchal Pétole
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20 novembre 2006

Grand bouillon

Je me suis souvent demandé comment on pouvait rester dans une eau à 12° pendant plus d'une seconde. Hier j'ai tenté l'expérience, paré de mon plus bel accoutrement de saison : la combinaison intégrale des années 80 (ornée de rose ET de vert "pastel") avec les petits chaussons qui tiennent chaud au pieds (avant qu'ils se remplissent d'eau).

Force 4 pour ma seconde sortie en mer avec une planche, elle-même sortie des années 80, c'était osé mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. J'ai d'ailleurs été ivre dès que le vent a commencé à hululer dans mes oreilles avec la régularité qui a rendu fou plus d'un marin avant que je n'amerisse sur terre. Encore une fois, qu'importe, c'est le lot de tous les planchistes que de subir les rugissements éoliens armés d'embruns. Après avoir monté mon gréement puis l'avoir amené au bord de l'eau, quelque chose sonnait comme un rappel à mon enfance... Sans doute ce bouillon géant qui trônait en toile de fond...

De minute en minute il allait grandissant, formé par les dépressions d'air successives qui haranguait les hordes de vagues s'abattant sur mon flotteur avant même que je n'aie eu la moindre opportunité d'y grimper et y poser l'emprunte pionnière de l'astronaute qui foule une lune pour la première fois. Si je continuais ainsi, ce qui était certain c'est que j'allais fouler la dune. Mais plus le temps passait et plus mes esgourdes devinrent flattée par le chant lancinant de la tempête qui redoublait de violence, laissant place à des creux de plus d'un mètre (voire un bon mètre cinquante). Et moi de prendre un malin plaisir à tomber dans ces eaux bouillonnantes pour braver l'écume, au lieu de m'ateler à la seule tâche qui aurait dû retenir mon attention : lever ma voile et avancer pour sortir du bouillon ! Mais quel bonheur de se faire baloter dans tous les sens en ayant l'impression de jouer avec un fauve sans craindre l'imprévisible réveil de son instinct animal ! Hier la mer a été généreuse et je l'ai remerciée à ma façon : un pied de mat :-( Quand je vous disait qu'elle était vieille, ma planche... Elle n'a pas tenu la comparaison avec le jeune bipède obstiné qui voulait la dompter sur cette mer hostile... Alors : gloire au pétole !

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